Croisés - Tome 1

Qui dit que l'amitié homme - femme n'existe pas ? Il n'y a qu'à nous regarder Sam et moi pour être convaincu du contraire.
Bon, ça c'était avant, avant Rio de Janeiro...avant que je ne sois contraint de mener une lutte farouche pour ne pas embrasser ma meilleure amie, celle qui est quasiment ma petite soeur et que je protège depuis qu'elle a 6 ans.
Je suis dans un pétrin inextricable ! Et dire qu'à la base, on était venus à Rio pour retrouver Jessica mon béguin de la fac... Oui je sais, c'est compliqué mon histoire, très compliqué. En fait, c'est ma vie entière qui est compliquée !

Extrait :
La bouche toujours pleine de croissant, elle s'indigne.
- Mais pourquoi tu t'énerves ?
Je me lève et arpente la chambre comme un lion en cage. Elle n'a pas l'air de mesurer la situation.
- Bon sang Sam, on était sur le point de coucher ensemble il y a quelques minutes ! As-tu seulement idée de comment les choses auraient pu se compliquer entre nous si c'était arrivé ?
L'air agacé, elle lève les yeux au ciel.
- Il ne serait rien arrivé de toute façon, je me serais reprise à temps, affirme-t-elle d'un ton bien trop confiant.
- Oui bien sûr, c'est ça ! Dixit la demoiselle qui avait le corps en feu et les jambes enroulées autour de mes hanches il y a quelques minutes.
Son visage devient cramoisi.
- Ça, c'était un évènement isolé. Rappelle-moi de faire un énorme câlin à mon père pour nous avoir sauvé in extremis d'une bêtise sans nom avec son aérosol de bombe lacrymo.
- Un évènement isolé, hein ? Tu veux qu'on fasse un test ? dis-je un sourire ironique au bout des lèvres en marchant vers elle d'un pas de félin.
Une expression de panique prend forme sur le visage de Sam qui m'arrête d'un geste vif de la main.
- Ne t'approche surtout pas de moi Davis où je te jure de t'emmener à l'hosto ! braille-t-elle.
Je me marre.
- Tu vois ? C'est de ça que je parlais.
Elle marmonne et s'affaire à autre chose. Quant à moi, je récupère le fameux flacon de bombe lacrymo.
Je m'en mettrais bien plusieurs jets dans les yeux, histoire de calmer mes pulsions débiles.
- Je ne peux pas nier qu'il y a un truc, finit-elle par murmurer. Et tu sais comme moi qu'on ne devrait pas laisser grandir ce...truc.
Je me doute bien qu'elle utilise sciemment le mot truc pour minimiser le fait qu'il y a une attirance sexuelle terrible entre nous deux.
- Je suis d'accord avec toi, on ne va pas bousiller 16 ans d'amitié pour un...truc.
- C'est clair ! s'empresse-t-elle de répondre avant qu'un nouveau silence gêné s'installe.
- Et que suggères-tu qu'on fasse pour juguler ce truc ?
Comme c'est pratique de ne pas appeler les choses par leurs noms !
- Je me disais que si chacun de nous sortait avec quelqu'un d'autre, ça simplifierait les choses. On aura vite fait d'oublier ce...machin.
Ah oui, ce n'est plus truc mais machin ! Okay. Si elle se sent à l'aise en n'appelant pas un chat UN CHAT, pourquoi pas ?
- Je sais que tu es plutôt indécis et instable en matière de relation mais...
- Merci pour le compliment, dis-je vexé qu'elle me colle sans cesse cette étiquette de gars sentimentalement instable.
- Il faut appeler un chat UN CHAT Marley.
Bien sûr ! Ne me fais pas rire.
- Je veux juste dire que même si tu n'en as pas particulièrement envie, c'est peut-être un mal nécessaire pour essayer de tuer ce truc entre nous.
Ah ! Truc est de retour. Et c'est à moi qu'on demande d'appeler un chat UN CHAT...
- Cette solution ne m'enchante pas particulièrement. C'est un peu comme mettre un pansement sur une plaie sans en traiter la racine. Elle se redresse et croise les bras sous sa poitrine qui se surélève et attire mon regard malgré moi .
- C'est ici que