About the Book
Extrait de l'introduction: Voici mon histoire terminée: elle va être livrée au public, et ce fait me remplit d'appréhensions. Ma crainte est de n'être pas cru et d'être pris pour un simple hâbleur, moi, Allan Quatermain, dont la parole a toujours valu un serment. L'idée d'un doute ne me serait pas venue sans un petit incident tout récent, dont je vous fais juge. J'avais eu la simplicité d'envoyer mes épreuves à mon fils Harry. Lui, sans m'avertir, n'eut rien de si pressé que de les passer à un certain Jones, rédacteur distingué, paraît-il, d'un journal destiné aux jeunes garçons. Cet illustre personnage jugea à propos de faire de cet ouvrage une critique blessante, et Harry tout fier de la condescendance de l'homme célèbre, m'envoya cette critique. M. Jones, qui ignore comment j'ai recueilli les documents de mon récit, s'exprime ainsi: L'idée de votre ami n'est pas mauvaise; on aurait pu cependant en tirer un meilleur parti. Le style non plus n'est pas fameux, et il me semble que, pour se permettre un ouvrage d'imagination pareil, il aurait été bon que l'écrivain possédât, en quelque mesure au moins, des connaissances exactes sur les indigènes et les coutumes qu'il décrit. Remarquez, je vous prie, que me jugeant par lui-même, sans doute, M. Jones me prend pour un de ses rivaux, c'est-à-dire un compilateur de mensonges littéraires, et il insinue que mon histoire de la Découverte des mines du roi Salomon est un fruit de mon imagination. Bien plus, selon lui, moi, le chasseur Quatermain, qui, pendant quarante ans, ai vécu, travaillé aux mines, chassé les fauves dans le sud de l'Afrique, je ne connais pas les indigènes et leurs coutumes ! Cela suffit, et je n'ajoute rien, sinon que, malgré mon méchant style, la lettre se terminait par une offre de neuf francs cinquante centimes par page si je veux lui fournir des articles analogues pour son journal. Il ne refuserait donc pas de l'employer, mon style ! Enfin, cette petite pique m'a troublé. Qui sait, me suis-je dit, si d'autres n'auront pas la même impression que le grand Jones ? Avertir mes lecteurs que ce récit est parfaitement vrai ne convaincra personne; on me répondra qu'une fois en train d'inventer, un effort d'imagination de plus ou de moins ne compte pas beaucoup de peine. Henry Rider Haggard, né dans le comté du Norfolk le 22 juin 1856 et mort à Londres le 14 mai 1925, est un écrivain anglais, auteur de romans d'aventures qui se situent dans des lieux considérés en son temps comme exotiques. Biographie Henry Rider Haggard est né à Bradenham, dans le Norfolk, de William Meybohm Rider Haggard, un avocat et d'Ella Doveton, auteur et poète, nièce du général John Doveton. Depuis des siècles les membres de la famille de sa mère, établis à Saint-Hélène, servaient aux Indes comme officiers supérieurs. Haggard avait une certaine expérience personnelle de ces pays exotiques grâce à ses nombreux voyages. Il était notamment allé en 1875 dans le Natal (aujourd'hui une province de l'Afrique du Sud) comme secrétaire du gouverneur colonial, Henry Bulwer-Lytton, frère d'Edward Bulwer-Lytton, occultiste et romancier illustre. En cette qualité, Haggard était présent à Pretoria en 1877 lors de l'annonce officielle de l'annexion de la république des Boers, qui devait déclencher la Première Guerre des Boers. En 1878, Haggard fut nommé greffier de la Haute Cour du Transvaal, région qui devait également être incorporée à l'Afrique du Sud. Il revint ensuite en Angleterre pour se marier et emmener son épouse, Mariana Louisa Margitson, avec lui en Afrique. Le couple revint ensuite en Angleterre en 1882 et s'installa d'abord à Ditchingham, Norfolk, puis à Kessingland. Haggard entreprit l'étude du droit et s'inscrivit au barreau en 1884. Mais sa pratique du métier fut quelque peu décousue en raison du temps passé à l'écriture de ses livr