Pourquoi décider un jour comme un autre de raconter sa vie, de vouloir l'écrire, à quel moment ? Quel est le déclic? D'où vient la raison de se lever un matin en se disant: aujourd'hui je vais raconter mon histoire. La mienne et celle des autres. Tous les autres, ceux qui font partie de mon histoire. Des gens extraordinaires qui ont fait ce que je suis. Grands Résistants, bandits de grands chemins, voyages et vies improbables, histoires de ma mère et de mon père dignes d'un scénario de film. Histoire aussi d'une adolescence à Paris dans les années du Palace, blousons noirs et bastons, drogue, grands couturiers. Stars de cinéma ou simples rencontres de gens ordinaires croisés dans une vie. Mes grands-parents, ma tante, mes parents, mes rencontres et, comme dirait la chanson, mes amis, mes amours, mes emmerdes et mon désir de raconter des histoires et des voyages extraordinaires. C'est peut-être tout cela que j'ai envie de raconter. Mais aussi mes combats, le sport, la volonté et la ténacité. La volonté. Mon histoire aurait pu très mal se finir. Autant de chapitres et d'anecdotes improbables comme autant de présence d'esprit.
Au pluriel comme au singulier.

De la présence d'esprit, si je n'en avais pas eu depuis ma plus jeune enfance, les choses auraient pu finir bien mal. Même si nous avons toujours le choix, pour un grand nombre la vie ne vous permet pas d'en faire; elle ne fait souvent pas de cadeaux, elle s'impose à vous. Pour certains parcours comme le mien, les opportunités ne s'offrent pas, on les force. Il existe des chemins moins faciles pour les uns que pour les autres. Quand on ne dispose pas des bons outils pour commencer sa vie, il faudra trouver des subterfuges, des moyens différents pour avancer. Comment trouver les ressorts, les solutions pour tenir la barre afin de ne pas chavirer quand on manque de moyens, ne pas sombrer dans une forme de déprime, de dépression ou encore ne pas abuser de paradis artificiels où l'on finit par s'abîmer, pour tenter de s'évader dans oubli, dans la fuite?
Parfois, certains veulent y arriver en empruntant des chemins dangereux avant de revenir dans l'axe. Ce sont pourtant des prises de risque qui peuvent vous être fatales. Régulièrement, ce sont ces mêmes personnes qui vous diront:
De toutes façons, on n'avait pas le choix ! . C'est des bêtises car on a toujours le choix. Celui de décider et d'entreprendre, de faire en sorte d'y arriver afin de se rapprocher au plus près de ses désirs et de ses ambitions, en se donnant tous les moyens possibles de s'en sortir et d'y arriver. Certes, il y aura peut-être une part de chance mais, avant tout, il revient à chacun de se construire pour mieux s'épanouir tout au long du chemin, bien qu'au départ il soit important de rappeler que nous ne sommes pas tous égaux. Certaines voies sont plus accidentées et plus chaotiques que d'autres, ce qui demandera bien plus d'efforts et de vigilance, mais c'est le désir de s'en sortir qui créera les opportunités pour obtenir les clés qui ouvriront les bonnes portes. L'essentiel est de créer ce désir pour contrer cette pseudo-fatalité et de faire tout en sorte de modifier ce qui semblait déjà un aller simple vers l'échec.

Mais la vie n'est pas faite que de victoires. Affronter les défis du quotidien demande beaucoup plus de courage et de force pour pouvoir à chaque fois se relever d'une défaite. À l'arrivée on en sorti grandi... et bien plus fort.