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Florian BARRIERE. - Note a Lucain, Bellum ciuile II, 292 (p. 7-14)Le vers 292 du livre II du Bellum ciuile est au centre de debats touchant tant a l'etablissementdu texte qu'a l'interpretation du poeme, a travers notamment la question du comportement de Caton d'Utique. On etudiera ici les deux lecons entre lesquelles manuscrits et editeurs ont hesite pour montrer laquelle est preferable en se fondant sur une analyse semantique mais aussi sur la logique interne du passage et sa place dans la construction de l'image de Caton.Jean-Paul BRACHET. - La racine verbale *dheh1- verbe support: de l'indo-europeen aux prolongements latins (p. 15-36)Des l'indo-europeen, la racine verbale *dheh1- contribuait a former des locutions dans lesquelles elle ne jouait plus qu'un role de verbe support . Le sens primitif de *dheh1- etait evidemment placer, poser, etablir lorsque l'objet etait un objet affecte, mais c'etait aussi, de maniere concomitante, un verbe faire lorsque l'objet etait un objet effectue. Ce dernier emploi est a l'origine denombreuses locutions dans le vocabulaire institutionnel et religieux, dont les produits se remarquent surtout en indo-iranien et, a l'Ouest, en latin et celtique: p. ex. *gw?h2- dheh1- faire des louanges est a l'origine du nom du barde celtique (bardos) et des locutions et sk. giro dha-, av. garo da-.En latin, ces locutions se sont perpetuees en structure, elles reposent sur le verbe condere, qui a relaye l'impossible verbe simple issu de *dheh1-: carmen condere, iura condere (iura dare), lustrum condere. On remarquera que, dans ces veilles expressions, condere n'est qu'un verbe support, et ne se rapporte pas une activite artisanale ou creatrice (on l'opposera a facere, faire initialement creatif, qui s'est lui aussi decolore ulterieurement). On termine en reexaminant le cas de sacerdos/sacrificium, ainsi que l'adjectif magnificus.Clement BUR. - Cic., Att. 1, 1, 2, Ascon., p. 93 Cl. et la carriere de Q. Curius (RE 7) (p. 37-58)Il ressort de notre etude que Q. Curius fut questeur ou edile avant 70, date a laquelle il fut exclu du Senat a cause de sa passion pour le jeu, qu'il parvint neanmoins a la preture en 68 ou 67, brigua le consulat de 64 sans succes, rejoignit la conjuration de Catilina avant de devenir l'informateur de Ciceron. Etant senateur comme le montre Q. Cic., pet. 10, il n'etait pas index, quoiqu'il faillit etrerecompense pour son aide dans la repression. Pour reconstituer sa carriere, symptomatiquede la deliquescence de l'ethos aristocratique, nous avons propose de modifier deux textesciceroniens: dans Cic., Att. 1, 1, 2 nous revenons a la lecon Curium au lieu de Turium pourle nom du candidat aux elections consulaires de 65; dans Cic., tog. cand., frg. 27 Crawford(ap. Ascon., p. 93 Cl.) nous confirmons la suggestion de F. Schoell de corriger quaestorius enquaestuarius qui s'accorde avec la venalite de Q. Curius, joueur invetere, et resout la contradictiona propos de son rang en 64.Regis CARUSO. - Datation d'un recueil de figures hermogeniennes (p. 59-87)Preparant l'edition d'un recueil de figures de style anonyme (De figuris in Rhetores graeci III, L. Spengel, p. 110-160) inspire de deux traites hermogeniens appartenant au Corpus rhetoricum edite par M. Patillon, le De inuentione et le De ideis, nous nous sommes assigne une premiere tache, sa datation. Dans un premier temps, notre enquete, s'appuyant sur les travaux de M. Patillon consacres au Corpus rhetoricum, situe chronologiquement le De figuris par rapport a ce vaste ensemblede textes, et le fait remonter aux Ve-VIe siecles apr. J.-C. Dans un second temps, nous faisonsappel a l'examen des fautes de majuscule, puis a la methode stemmatique, pour corroborer leresultat de l'approche historique entreprise au depart. Le De figuris, conservant les lecons detemoins disparus de la tradition manuscrite hermogenienne, donne parfois des citations du De inuentione et du De ideis preferables a celles du Corpus rhetoricum et atteste une grande vitalite editoriale dans les derniers siecles de l'Antiquite tardive.Lorenzo FERRONI. - Pour une nouvelle edition du Traite 30 (III.8) de Plotin, Sur lacontemplation . Lecture du chap. 5, 1-17 (p. 89-98)Le but poursuivi ici est de montrer comment une analyse textuelle attentive, qui sache tenir compte de l'ensemble des donnees philologiques, linguistiques, grammaticales, peut arriver a eclaircir dans les Enneades de Plotin des passages obscurs, qui ont ete beaucoup discutes par les specialistes de la pensee plotinienne et qui ont ete, en revanche, pour ainsi dire, laisses de cote par les philologues, surtout apres la parution du dernier volume de l'editio minor de Henry-Schwyzer (1982).On voit ainsi comment, a travers une etude detaillee de la premiere moitie du cinquieme chapitre du celebre et difficile traite 30 (III, 8) sur la ?e a, une lecture precise d'un point de vue textuel s'avere indispensable pour parvenir a une comprehension plus profonde du discours plotinien.Thibaud LANFRANCHI. - Le premier college tribunicien dans les manuscrits de Denysd'Halicarnasse (p. 99-120)La tradition sur le premier college tribunicien et sur les noms des premiers tribuns est particulierement embrouillee. Si ce probleme tient evidemment aux divergences des differents manuscrits entre eux, cet article voudrait montrer qu'il est egalement lie au travail d'unification opere par les premiers editeurs humanistes des Antiquites romaines et en particulier par Fr. Sylburg. Ce faisant, il sera possible de proposer une tentative de reconstruction des colleges tribuniciens problematiques entre 493 et 449 avant J.-C.Giampiero SCAFOGLIO. - Discordia taetra (Verg., Aen. 323-622) (p. 121-131)L'episode virgilien d'Allecto, culminant avec l'ouverture des portes du temple de Janus par Junon (Aen. VII, 323-622), est examine dans sa relation au fragment d'Ennius sur la Discorde (fr. X du livre VII des Annales, v. 225-226 Skutsch), a partir du commentaire de Servius, ad Aen. VII, 622. Plusieurs points sont soumis a un nouvel examen dans le but de dissiper des prejuges repandus, tels que la reconstruction chronologique des evenementsconcernant la Discorde dans les Annales etl'appreciation negative de la division de l'action entre Junon et Allecto au livre VII de l'Eneide.Frederique WOERTHER. - Propositions pour une nouvelle edition des fragments de Caecilius de Cale-Acte (p. 133-149)Caecilius de Cale-Acte est un personnage bien connu des specialistes de rhetorique ancienne. Son nom est generalement mentionne dans les etudes consacrees au Canon des orateurs attiques et a la notion d'atticisme, mais il est aussi lie a l'histoire de la doctrine du sublime et surtout a celle desfigures de pensee et d'expression. Pourtant, sa doctrine - comme celle de la plupart des autres theoriciens grecs de la periode hellenistique et du debut de l'Empire romain - ne nous est parvenue que sous la forme de fragments et de temoignages, qui ont fait l'objet de trois editions depuis le XIXe siecle - celles de Burckhardt (1863), d'Ofenloch (1907) et d'Augello (2006) - dont les principes et les methodes sont loin d'echapper a la critique.L'objet de cette contribution est avant tout critique: elle se propose de debusquer certains a priori dont les editions anterieures ont ete victimes, afin de suggerer in fine une methode precise et rigoureuse d'edition de fragments et de temoignages, et d'indiquer plusieurs points, dans la doctrine caecilienne, qui demeurent douteux - ce qui ne signifie pas pour autant qu'ils doivent etre definitivement soustraits aux interpretations.