Le voilà ! est le premier volume de la série Ma vie chamboulée avec Quatre Quenottes. Il s'agit ici de la nouvelle version, revue et augmentée de chapitres et dessins inédits. Destinés avant tout aux 7/11 ans, ces courts romans mettent en scène le quotidien d'un sympathique binôme. Le lecteur s'identifiera facilement à Léo, l'aîné, qui s'exprime à la première personne, et progressera sur la voie de la lecture autonome tout en enrichissant son vocabulaire.
Chaque titre peut se lire indépendamment (et servir aussi à l'apprentissage du français comme langue étrangère par un public plus âgé, qui y trouvera naturellement des références culturelles); les quatre premiers, avec leurs gros caractères, sont accessibles dès le CE1.
Mais cette distrayante série se voudrait également une invitation à aller plus loin. En effet, à mesure que son monde s'élargit et qu'il contemple la croissance tous azimuts de son petit frère, le héros interroge son vécu et affine sa perception des événements. Au fil des pages, émaillées de moments heureux, cocasses ou plus pénibles, au fil des liens tissés, Léo avance dans sa connaissance de lui-même comme dans sa réflexion. Chemin faisant, il se construit, et prend goût à l'aventure intérieure... ce qui ne l'empêche pas, bien au contraire ! de garder les pieds sur terre.

Volume après volume, explorez la nature humaine à hauteur d'enfant, tout en lisant un roman !

EXTRAIT du chapitre 1: L'Aîné

Quand mes parents tout émus m'ont annoncé que la famille allait s'agrandir, je n'avais pas encore sept ans. J'étais au CP et j'apprenais à lire. Bah, à lire, écrire, compter, mais pas seulement: chahuter un peu quand la maîtresse ne me regardait pas, mémoriser des blagues de Toto pour les raconter à mes copains aux récréations, cela faisait partie du programme, enfin, du programme que je m'étais fixé. J'essayais aussi de devenir l'as des toupies, et j'étais justement en train de m'exercer sur le carrelage du salon quand Maman était entrée dans la pièce, précédée de son gros ventre et suivie de Papa, qui avait l'air tout chose.
- Maintenant, on peut te le dire, mon chéri: dans quelques mois, tu seras grand frère...
- Je le savais...
- Ah, bon ?
Ils avaient échangé un regard mi-amusé, mi-déconcerté.
- Eh bien nous, on n'était pas si sûrs que ça qu'il allait venir, ce bébé, alors on avait préféré attendre un peu pour te le dire. Tu comprends ?
Je comprenais surtout que j'allais devoir partager mes parents et mes jouets, mais quand même, pas question de se plaindre: c'était ce que j'avais toujours réclamé.
Même les lamentations de mes copains d'école ou de ma cousine Chloé sur les bêtises des petits et la fatigue des grands, n'avaient fait que renforcer mon envie de devenir...pour l'instant, ni pompier, ni plombier, mais de découvrir un autre métier: celui...d'aîné !..

EXTRAITS du chapitre 3: Le décodeur de pleurs

Ami lecteur, les machines, il en existe des tas: à calculer, à découper, à coudre, à moudre... Mais pour décoder les larmes des bébés, on n'a pas encore tout à fait trouvé.
Le royaume des bébés, c'est comme un pays étranger. Quand on ne comprend rien, on tente de deviner, on scrute l'expression et les gestes de l'intéressé...et peu à peu, on fait des progrès.

(...) D'autres soirs, j'ai vu mon frère à plat-ventre sur l'avant-bras de mon papa. Pourquoi donc ?
- Ça facilite la digestion.
- Ah, bon...
Moi, je croyais voir un bébé fauve ayant englouti sa première antilope et faisant nonchalamment la sieste sur une branche, les pattes dans le vide...
D'autres fois, il lui fallait de la musique pour apaiser les tensions; je le trouvais bien délicat, ce bébé lion, centre de toutes les attentions !
- Allez, cesse donc de rugir. Qu'est-ce qui p